La France et nous…

Ce dimanche 22 avril, des millions de Français iront voter pour le premier tour de l'élection présidentielle. Ils dégageront de ce premier scrutin deux noms de candidats, appelés à s'affronter au deuxième tour le dimanche 6 mai. Quels que soient le candidat choisi et à brève échéance le nouveau président élu au suffrage universel, le résultat ne peut laisser indifférents le Maroc et son peuple.

Ce n'est pas un aphorisme que de dire que la France est pour nous aussi proche que Tanger ou Dakhla. Quelque part, elle est en nous tant il est vrai que son destin, son avenir et ses problèmes, nous les vivons comme s'ils étaient les nôtres. Sur une communauté de maghrébins importante installée en France, les Marocains prennent une place significative. Ils ont tissé des relations intimes de consanguinité avec leur pays d'accueil.

Aujourd'hui, ils constituent également une force électorale de poids et participent à l'évidence à la vie politique, économique et sociale du pays. C'est dire que pour la grande majorité d'entre eux, ils sont des citoyens français sensibles aux enjeux et, ce faisant, sollicités à renforcer la démocratie française.

La France et le Maroc sont donc liés par une histoire commune et partagée. Ils constituent aujourd'hui deux partenaires engagés dans la construction de la démocratie dans le monde, du renforcement de la paix et de la défense des libertés et des droits de l'Homme. La coopération bilatérale entre nos deux pays est un modèle, l'œuvre pétrie de plusieurs décennies d'entente et de convergence.

Sur une telle base, en effet, se fonde ce qu'on peut appeler une communauté de destin. Moyennant quoi, l'évolution politique et diplomatique de la France ne peut pas ne pas avoir des répercussions sur nos options. Il n'est que de rappeler cette constante quasi immuable d'une « complicité » voire d'un « axe » franco-marocain qui, pour susciter quelques sarcasmes chez d'aucuns, trouve en revanche le meilleur écho favorable chez la majorité des observateurs et des opérateurs institutionnels des deux pays.

L'élection française est suivie, grâce à la télévision satellitaire et autres canaux, avec le plus vif intérêt par le peuple marocain. Celui-ci respecte le juste et bon choix démocratique des Français et ne peut que s'en réjouir. Or, en notre for intérieur, nous demeurons attentifs à ce verdict décisif des urnes, formulant les vœux que le (la) prochain (ne) chef d'Etat puisse assurer la continuité d'une relation maroco-française pérennisée et constructive, respectueuse des spécificités et des constantes de chaque Etat.